dimanche 24 août 2014

Les paysages (bu)coliques

Une photo de paysage n'est qu'un aperçu infime de la perception que quelqu'un peut avoir d'un paysage. Personne ne voit le monde comme il est mais au travers d'une série de filtre composée du caractère de chacun, de ses expériences, de ses autres sens, de ses lunettes, de son humeur des auras des compagnons de voyage à ses coté.
Et voir des paysages constitue une modification de notre expérience, entraînant un changement de notre perception. Ça veut dire que chaque impression bizarre est unique. C'est pour ça que je comprends pas les gens qui me demandent si j'ai "fait" le Machu Picchu ou la Bolivie et qui se soucient plus de prendre des photos que de vivre pour de vrai.

Par exemple je suis allé dans la cordillère blanche au Pérou, un compère voyageur a pris de jolies photos bien colorées:



mais c'est pas la seule chose que je retiendrai...

Mais par exemple une nuit passée à 4500m à coté d'un lac une nuit de pleine lune.

Recette pour le dîner : carottes petits poids, noodles instantanées qui cuisent bien même en altitude oignon et ail bien sur.

Si on prend en compte que l'eau de la rivière boue à 85° et en s'aidant de ses mains un peu sales pour manger, on est en mesure de choper une chiasse pas piquée des hannetons. 
Ce qui pousse à sortir de la tente au milieu de la nuit, d'être saisi par le froid, de se rendre compte que toute la prairie gelée étincelle de toute part, de lever la tête de voir une lune énorme se refléter dans le lac. Avant que les tripes se rappellent à mon bon souvenir. Course, plié en deux vers un petit ruisseau dans la nuit claire comme de l'eau claire. Quelques pets foireux plus tard le froid et la beauté de la nuit reprennent le dessus.
C'est beau! C'est froid! Prout!

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