lundi 19 août 2013

Les roses suspettes


Mettez la musique et lisez pas trop vite cette jolie histoire écrite par Lenaïc.




Puerto  Varas, "la ciudad de las rosas".

Alors que la pluie ne cesse de tomber dans la rue, de l'autre côté de la fenêtre le petit radiateur électrique permet une température agréable et maintient l’humidité au dehors. L'ambiance est calme comme presque tout les matins d'hiver.  L’accordéon de Chango Spasiuk laisse la place au charango de sol y lluvia puis vient la guitare d'Oscar Aleman, le chant de Violeta Parra, de Victor Jara, celui de Mercedes Sosa... Ces artistes sur américains semblent être les seuls à passer par la réception de l'hostel quand la basse saison bât son plein... Voila deux heures que le réceptionniste de l'hostel est arrivé a son poste. Cette solitude passagère n'est pas pour lui déplaire, il sait bien que ces emmerdeurs finiront bien par arriver l'empêchant d'écouter sa musique, de regarder un film, de tisser un bracelet ou simplement l'empêchant de réaliser son occupation favorite a savoir se la couler douce... mmm... En parlant de couler pensa t il...
La veille au soir, dans l'optique de sympathiser avec ses nouveaux colocataire, lui était venu l'idée de cuisiner quelque chose... Après avoir jeté un coup d’œil sur les provisions qu'il avait chez lui il opta pour une vague imitation d'un cassoulet. Fayots, ail, oignons, saucisses, sauce tomates... Cela devait faire l'affaire... D'autant que l'on avait là une bouteille de Carmenére qui accompagnerait parfaitement le plat, et á son côté un cabernet sauvignon que l'on ouvrirait bien avant l'état d'urgence...
Alors que retentit le ska-cumbia des fabulosos cadillacs, lui revient en mémoire le repas de la veille. Il ne lui revient d'ailleurs pas seulement en mémoire...
Le repas s'était passé parfaitement, et les quelques bouteilles de vins (une deuxième bouteille de carmenére fit son apparition vers minuit puis une bouteille de Pisco mit tout le monde d'accord vers 1 heure du matin) avaient délié les langues, les conversations s'étaient enchaînés comme les verres, on levait ses barrières comme on levait le coude, et la timidité s'en allait avec les vêtements...
Os mutantes laisse sa place à Quilapayun tandis que notre réceptionniste commence à scruter les alentours de la réception. Personne... mmm... Je prend le risque ou non? je la joue risque furtif ou j'assure... Ca fait deux heures qu'il n'y a personne...
Tout en pensant á la situation et á quelle est la décision á prendre, il se rend bien compte que de toute façon il doit décider maintenant! Le ventre le brûle, lui pése, il est á deux doigts de la crampe, de la déchirure que dis-je, de l'explosion et de celle de l'hostel avec lui!
 La douce chanson d'Inti illimani disparaît quelques secondes... L'odeur du déodorant gout citron lavande également, laissant place à celle de oignons rances et fayot vieillit en fut de chêne, millésime 72...
Sur son visage se lit la décontraction la plus totale... Sur son caleçon aussi...
"Hola, buenas días"
Son expression changea immédiatement...
"Buenas días" répondit il d'un air plus douteux que ses vêtements.
"Tiene una habitación matrimonial?"
Les clients, maintenant devant le bureau de la réception,  ne semble rien noter de particulier. En revanche le réceptionniste a le nez rempli de son propre fumet...
"Si tenemos disponibilidad. EL precio es de 25.000 pesos por noche. Incluye baño privado y desayuno..."
Tandis qu'il leur parle il note que le visage de la femme commence à changer. Elle recule d'un demi mètre, le nez lui pique elle se gratte,elle commence a regarder son maris d'un air suspect...
"Je suis sauvé" pensa-t-il "Faire accuser le maris quelle bonne idée!"
Mais la femme tourna son regard vers le réceptionniste. La perfide semble bien connaître les effluves de son compagnon et ne se laisse pas tromper si facilement.
"A que hora es el check out?"
Alors qu'il prononce ces mots, son visage change á son tour. Il regarde sa femme d'un air interrogateur mais dubitatif. Elle lui fait signe de la tête, la hochant de gauche à droite. L'homme se tourne alors de nouveau vers le réceptionniste.
"A las once" répond celui ci...
"Quieren ver la habitación?"
"No está bien andamos cotizando..."
Et ils partent se réfugier sous la pluie de la Patagonie...

1 commentaire:

  1. La Réponse de Don Cordo:

    "Et bien mon cher, je vois que vous avez su vous imposer dans le paysage olfactif!
    Vous auriez dû savoir que l'analyse de vos substances chimiques volatiles est simple à identifier!
    de ce fait il est normal que l'expertise féminine à cet égard se fasse naturellement! des nuits et des nuits de pratique!
    l'emmenant aujourd'hui à reconnaître chez son homme la consistance de ce qui est dégagé, sa sublimation (passage de l'état solide à l'état gazeux) et de réécrire les menus de la veille!!!!
    la paella avec trop de chorizo, l'aligot aveyronnais, la tapenade à l'ail confit et le melon du quercy sont bels et bien les plats l'indisposant!
    Alors, je crois qu'ici se pose une question cruciale: "comment leurrer ce mécanisme inné chez sa compagne?"
    avant tout il est important de rappeler le chemin effectué par l'objet délivré:
    Après leur introduction dans les fosses nasales, les molécules odorantes se dispersent dans le mucus (fine couche de glaire recouvrant la muqueuse des fosses nasales), puis vont se fixer sur les récepteurs olfactifs. Une stimulation nerveuse est déclenchée. Un message est transmis au cerveau, au niveau des lobes temporaux par l'intermédiaire des voies nerveuses olfactives. Quand le cerveau décode l'information, l'odeur est perçue.
    ce processus peut être plus ou moins long selon le degré d'émission des gaz, la ventilation du lieu de l'action, et la rétention vestimentaire!
    une étude gersoise a montré que le seul moyen de retenir ce phénomène est de confiner le lieu de sorte à ce que la concentration soit telle que l'envie de recouvrir par son propre paysage olfactif prennent le dessus. Les voies nerveuses olfactives poussent donc votre chère compagnon à se soulager et à émettre sa propre vision intestinale soumettant alors un vrai débat dans une ambiance contrastée!
    Une question surgit alors: "A quel moment la femme peut-elle dominer olfactivement son homme?"
    plusieurs techniques sont utilisées dans ce domaine mais la technique SPLASH: SPontanéité-Légèreté-Abondance-Sourire-Humilité reste la plus utilisée chez ses dames!
    Pour ma part cette dernière utilise la technique du SPLASH-SPLASH, non pas parce qu'elle porte une tenue divisant l'émission en deux, mais bel et bien parce qu'elle pète pour deux! donc jusqu'en janvier me voilà dominé olfactivement par ma chère, jusqu'à l'autonomie gastrique du produit fini!!!!!!!!!!"

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